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Vivre chez soi

Aide à l'autonomie : les services à domicile défendent leurs expertises au regard des Ehpad

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 3 min

Date de publication 14/03/2022

2 commentaires

Récits touchants, témoignages de professionnels invisibles, plan domicile 2022 : les acteurs de l'aide à domicile interpellent les candidats pour leur rôle de premier plan. Ils ne veulent pas être relégués derrière les Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes).

Les services à domicile veulent être des acteurs de l’aide à l’autonomie de premier plan

En première ligne pendant la crise sanitaire, premiers acteurs de l'aide à l'autonomie, sous pression de financements fragiles et morcelés, les services d'aides et de soin à domicile restent difficiles à appréhender.

Victimes de manques tous azimuts (manques de financements, manques d'attractivité, manques cruciaux de professionnels formés), ils avancent dans un univers hyper morcelé entre les services prestataires, mandataires de statut public, associatif, privé commercial, l'emploi direct d'un intervenant (particulier employeur), l'accès aux professionnels de santé (libéraux ou via un SSIAD : service de soin infirmier à domicile) etc...

Ces services d'aides à domicile sont appelé pour accompagner des "défis humains" raconte Dafna Mouchenik, directrice d'un service parisien et auteure du nouveau récit La vie chez soi.

Les salariés de ces services mal connus sont amenés à intervenir 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour prendre le relais des services de santé, soutenir les proches, prendre soin de "madame trop mimi, monsieur seul au monde, et même de la fille super vénère" explique Dafna Mouchenik. Ses mini récits vous prennent aux tripes, éclairent les enjeux politiques de l'aide à l'autonomie.

Ces professionnels savent qu'ils ne sont pas parfaits, qu'ils manquent même de contrôles selon leurs dires, mais malgré les terribles manques : ils sont là, présents, ils apprivoisent, créent des liens, rassurent, accompagnent, pallient les actes de la vie quotidienne.

Ces invisibles n'abandonnent pas les personnes en situation de vulnérabilité et développent des stratégies incroyables pour prendre soin de situation ultra-complexes en relais des services de soin, sans reconnaissance à ce jour.

Ils sont payés à l'heure, à l'acte. Ils ne sont donc pas financés alors que quotidiennement ils anticipent, organisent, coordonnent, lancent l'alerte "face à ce connard d'Alzheimer" souligne Dafna Mouchenik.

Oubliés des mesures Covid, du Ségur, des investissements, ces services ont su donner de la voix pour être entendus... mais pas suffisamment.

Or il y a urgence.

Militante, l'auteure Dafna Mouchenik a aussi lancé une plateforme participative ouverte aux personnes concernées, à leurs proches aidants, aux professionnels (Il faut juste se créer un compte pour se connecter).

Leur manifeste va interpeler sur l'importance de repenser et financer l'aide à l'autonomie à domicile. Avec une audition des candidats ce 24 mars après-midi.

Financer l’aide à l’autonomie et piloter la coordination autour des personnes en situation de vulnérabilité

Toutes les fédération des services à domicile se mobilisent.

La fédération Fedesap a décidé de partager 14 propositions dans son Plan Domicile 2022. Il demande "d'instaurer l'instantanéité du crédit d'impôt lorsqu'une famille fait appel à une solution d'aide ,de garde. L'idée est d'alléger les finances des familles sans attendre le nouvel avis d'imposition et de développer un plan national de soutien du pouvoir d’achat des emplois de proximité rémunérés par les particuliers".

La Fedesap souhaite aussi que le financement de la dépendance soit revu et fléché vers le maintien, le soutien à domicile et non plus vers les créations de place en Ehpad (sachant que le gouvernement vient de décider un moratoire pour les autorisations de places privées commerciales).

Rejoints par tous les professionnels, toutes les fédérations, les acteurs de l'aide à domicile militent pour la création d'une vraie prestation autonomie
avec a minima la fusion des actuelles aides octroyées (Apa et PCH) et une vraie revalorisation des tarifs des prestations d'aide à domicile.

Ils s'insurgent tous contre la non prise en compte de l'expertise de leurs 200 000 salariés alors qu'ils sont si reconnus par les bénéficiaires-usagers-clients eux-mêmes. Dans une lettre ouverte à Jean Castex, Premier ministre, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’Autonomie, les fédérations Adedom, l'ADMR, Fnaafp/CSF et Una refusent le projet du gouvernement de confier aux seuls Ehpad (établissements pour personnes âgées dépendantes) les rôles de coordinateur et d’interlocuteur unique pour les bénéficiaires et leurs familles.

La vie chez soi
Petits récits et réflexions engagées sur le soutien à domicile

Dafna Mouchenik
Edition Michalon
176 pages - 17 euros

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Annie de Vivie

Bonjour
Les intervention/séances de l'ESA (Equipe spécialisée Alzheimer) sont réalisées sur une durée de 3 mois maximum, renouvelables tous les ans.
Elles nécessitent une prescription médicale du médecin traitant ou spécialiste (neurologue, gériatre ou psychiatre), avec l’accord préalable du patient et/ou de son entourage ou tuteur.
L’intitulé devant figuré sur la prescription est la suivante :« Faire pratiquer (12 à 15) séances de réhabilitation et d’accompagnement à domicile par une équipe spécialisée Alzheimer.»
Cordialement
La rédaction

CHASSET

Une question: bonjour Madame, Monsieur;
ayant déjà bénéficié de séances Esad, pouvez-vous me dire si le nombre de renouvellements
de c es séries de séances ( à l'intervalle de un an) est limité? Merci.