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Comprendre les fragilités

Alzheimer & conduite : l’interdiction contestée

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 1 min

Date de publication 11/04/2022

1 commentaires

« une décision inique, arbitraire, discriminante et liberticide »

Après la publication le 5 avril d’un arrêté fixant de nouvelles règles sur l’autorisation, ou non, de conduire pour les personnes atteintes de certaines pathologies ou déficits, des organisations dénoncent « une décision inique, arbitraire, discriminante et liberticide ».

L’arrêté du 28 mars porte sur 70 pathologies et déficits (pathologies cardio-vasculaires, ophtalmologiques, ORL, neurologiques et psychiatriques, déficits de l’appareil neuromoteur, pathologies métaboliques et transplantations), et notamment la maladie d’Alzheimer.

Il stipule que les personnes concernées ne peuvent pas conduire « tant qu’un doute sur la nature du trouble subsiste » ; et que les malades diagnostiqués doivent définitivement renoncer à leur voiture lorsque la maladie a atteint le stade 3 de l’échelle de Reisberg.

Une nouvelle règle contestée pour plusieurs raisons par la SFGG (Société française de gériatrie et gérontologie), la FCM (Fédération des centres mémoire), France Alzheimer et maladies apparentées et l’association Old’Up.

D’abord, parce que l’échelle de Reisberg est jugée obsolète : « On ne peut pas réduire une décision si importante à un score et encore moins quand ce score, en l’occurrence l’échelle de Reisberg, n’est plus utilisé en gériatrie depuis 20 ans pour mesurer quoi que ce soit ! » s’indigne le professeur Nathalie Salles, médecin gériatre au CHU de Bordeaux et présidente de la SFGG dans un communiqué.

Ensuite, en raison de ses possibles conséquences : « quel patient souhaitera venir consulter dès les premiers signes de la maladie si le couperet, implacable et irréversible, le privera de la conduite ? », interrogent les organisations à l’origine du communiqué.

Sans compter la rupture de confiance entre le médecin et son patient, la stigmatisation des personnes malades, la discrimination sociale

S’il est louable de vouloir encadrer la conduite des malades d’Alzheimer, les organisations jugent la publication de l’arrêté prématurée dans la mesure où différents groupes de travail réunissant des chercheurs et des experts (Fondation Médéric Alzheimer, France Alzheimer et maladies apparentées, la Fédération des centres mémoire, Gérontopôle Aura…) travaillent sur le sujet… et n’ont pas encore livré leurs conclusions.

Bonne nouvelle pour les malades et leurs proches cependant, la Direction de la sécurité routière du ministère de l’Intérieur aurait manifesté son accord pour faire évoluer l’arrêté et reprendre les travaux, en lien avec les associations.

A suivre…

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Violette

C'est bien facile de 'taper' encore sur ceux qu'ils appellent les vieux.
ENCORE DE LA DISCRIMINATION ! Je croyais qu'elle était maintenant prise en compte.

Alors pourquoi laisser les Alcooliques rouler ? on dit aussi que c'est une maladie.
Et je demande qu'on fasse les statistiques réelles des accidents de voiture, avec la
'qualité' des conducteurs. Et il faut supprimer aussi les 'drogués' pour la conduite,
ils font des ravages. Donc, avant tout : COMPARER