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Comprendre les fragilités

Alzheimer : le Lecanemab examiné par l’Agence européenne du médicament en vue d'une autorisation

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 2 min

Date de publication 30/01/2023

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Ça ne vous a sans doute pas échappé : les États-Unis viennent d’autoriser la mise sur le marché d’un nouveau traitement contre la maladie d’Alzheimer, le Lecanemab, commercialisé sous le nom de Leqembi. Vendredi, c'était au tour de l'Union européenne d'accepter la demande des laboratoires Eisai/Biogen d'évaluer le médicament en vue d'une autorisation. Mais que fait cette molécule ? Sera-t-elle prochainement disponible en France ? Nos réponses.

Pour Kevin Rabiant, docteur en neurosciences et responsable Études et recherche chez France Alzheimer, elle représentait en septembre dernier la piste la plus pertinente, car la plus aboutie.

Quelques mois plus tard, la Food and drug administration lui a donné raison en autorisant le 6 janvier la mise sur le marché anticipée du Lecanemab.

Comment fonctionne le Lecanemab ?

Cette décision de l’autorité de santé américaine s’appuie sur les résultats d’un essai clinique de phase 3 multicentrique, en double aveugle, qui a montré une réduction significative des plaques amyloïdes dans le cerveau des patients.

Ces plaques, causées par la protéine bêta-amyloïde, constituent l’une des deux lésions cérébrales à l’origine de la maladie.

1765 personnes âgées de 50 à 90 ans ont participé à l’essai, qui a duré 18 mois. Les 898 patients qui ont reçu le traitement ont aussi vu leur déclin cognitif ralenti.

« Le Lecanemab permettrait de ralentir d’environ 30 % la progression de la maladie », précise le professeur Bruno Vellas, chef du service de gériatrie du CHU de Toulouse et co-auteur de l’étude sur l’efficacité de la molécule.

A qui s’adresse ce traitement ?

Comme durant l’essai, le Leqembi est destiné aux patients ayant des troubles cognitifs légers ou atteints d’une maladie d’Alzheimer au stade léger.

Il doit être injecté par voie intraveineuse, tous les 15 jours. Avant de le prescrire, les médecins doivent s’assurer de la présence de plaques amyloïdes, par imagerie (TEP amyloïde) ou par ponction lombaire.

Mais aussi vérifier sur une IRM de moins d’un an la présence d’Aria (Amyloid-related imaging abnormalities, anomalies d'imagerie liée à l'amyloïde en français). Des IRM à renouveler avant les 5eme, 7eme et 14eme perfusion.

Les Aria, quoi consistent en des œdèmes ou des hémorragies cérébrales, sont en effet l’un des effets secondaires possibles du Leqembi.

Et en France ?

Pour être commercialisé en France, le Lecanumab doit obtenir l’autorisation de l’Agence européenne du médicament, l’European Medicines Agency, puis celle de l'ANSM, Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Les laboratoire Eisai/Biogen ont obtenu le 27 janvier l'accord de l’EMA pour demander une autorisation de mise sur le marché européen. Verdict dans quelques mois.

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