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Ehpad, résidences autonomie, résidences services seniors : les habitants victimes de la crise financière

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 2 min

Date de publication 19/02/2024

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Depuis des mois, les alertes se multiplient : du fait de l’inflation galopante, de financements insuffisants aussi, de plus en plus d’Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) se trouvent en grandes difficultés financières. Mais ils ne sont pas les seuls : les résidences autonomie, les résidences services pour seniors sont elles aussi touchées, ainsi que leurs habitants.

Ils ont décidé d’assigner l’Etat en justice. En Bretagne, un collectif de maires, qui réunit plus de 330 collectivités et 5 000 élus, veut mettre un coup de projecteur sur leur situation intenable.

« Nous ne voulons pas couper des têtes, mais dire à l’Etat qu’il est défaillant sur les droits fondamentaux », explique Xavier Compain, le maire de Plouha (22) à l'origine du collectif.

Du fait de la hausse des prix de l’énergie, des denrées alimentaires, les budgets fondent, les déficits se creusent. Ainsi, 93 % des adhérents de la Fnadepa (Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements & services pour personnes âgées) prévoyaient être déficitaires fin 2023.

Des difficultés budgétaires accentuées par les tensions en matière de recrutement – les établissements sont obligés de faire appel à des professionnels intérimaires, plus coûteux, pour combler les postes vacants – mais aussi les taux d’occupation en baisse depuis la crise sanitaire et le scandale Orpea.

Avec des conséquences sur le quotidien des résidents, quel que soit le statut (privé, associatif ou public) de l’Ehpad : qualité des repas, accompagnement minimal faute de personnel suffisant, négligence, retard de prise en charge jusqu’à la maltraitance, comme à Toulouse ou Bagnolet récemment.

Mais les résidences qui accueillent des personnes âgées autonomes ne sont pas non plus épargnées. Selon Capital, les résidences autonomie, à vocation sociale et souvent publiques, sont elles aussi mises à mal en raison de l’inflation, et « étranglées par le coût de l’immobilier ». Notamment, le coût des emprunts et des travaux de plus en plus importants, témoigne une directrice au micro d’Adeline Lorence. Elle souhaiterait que des aides fléchées sur l’immobilier soient mises en place.

Plus généralement, la plupart des professionnels attendent beaucoup de la grande loi de programmation pour les personnes âgées promise en novembre par l’ancienne ministre Aurore Bergé pour se sortir de la crise et envisager l’avenir plus sereinement. Mais son avenir est aujourd’hui incertain.

Les résidences privées pour personnes âgées autonomes, ou résidences services seniors, qui ne dépendent pas de financements publics, sont elles aussi parfois touchées.

Certains habitants de plus de 86 ans ont ainsi été obligés, du fait de la défaillance ponctuelle d’un opérateur, de trouver un nouveau logement en quelques semaines (NDLR : comme à Pont-Aven en septembre dernier, résidence dont une partie des habitants avait d’ailleurs pu être relogée chez Domitys).

Ainsi, le 5 décembre dernier, le groupe Réside Etude (Les Girandières) annonçait l'entrée en procédure de sauvegarde de plusieurs entités.

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