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Trouver son lieu de vie

Existe-t-il des « déserts du médicosocial » en France ?

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 2 min

Date de publication 11/09/2023

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Non seulement la France ne compte pas suffisamment de professionnels pour accompagner les personnes âgées en perte d’autonomie, mais selon la commune on l’on vit, il est plus ou moins difficile d’accéder à une place en établissement ou à un service d’aide ou de soins à domicile, pointe une nouvelle étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) et l’Institut des politiques publiques (IPP).

On compte, en 2019 et en France métropolitaine, 515 000 professionnels en équivalent temps plein (ETP) qui accompagnent la perte d’autonomie des personnes âgées, dont 262 440 ETP en établissement et 252 740 ETP à domicile. Des professionnels qui peuvent travailler pour des services d’aide et/ou de soins à domicile.

Un nombre de professionnels très insuffisant, pointe l’autrice du rapport Amélie Carrère, qui l’estime à un nombre compris entre 724 400 et 1 225 000 ETP, dont entre 291 300 et 743 000 à domicile.

Et ce malgré le « virage domiciliaire » appelé de ses vœux par le gouvernement, et qui doit permettre aux Français de vieillir chez eux, comme le souhaite une majorité de nos concitoyens.

Avec des disparités selon le territoire où l’on vit : ainsi, les personnes résidant le long de la diagonale allant de la Meuse aux Landes ne disposent que de peu d’offre à proximité, à l’inverse de celles qui vivent à proximité des grandes agglomérations comme Lyon, Toulouse, Bordeaux, Nancy, Metz, Rennes, Nantes, Clermont-Ferrand, Rouen ou Caen et de manière générale en Île-de-France, sur la côte méditerranéenne, la vallée du Rhône, en Bretagne, et dans le Haut et Bas-Rhin.

L’autre enseignement phare de cette étude, c’est l’émergence d’une spécialisation établissement ou domicile, révélée par la mesure de l’accessibilité de l’offre, ou accessibilité potentielle localisée, qui prend à la fois en compte l’offre de prise en charge, la demande potentielle, et zone d’accessibilité (temps de trajet, etc.).

« Les communes de la moitié Sud ainsi que celles proches des frontières du Nord sont fortement accessibles à l’offre à domicile, tandis que les communes à l’intérieur des terres, de Bretagne et des Pays-de-la-Loire sont fortement accessibles à l’offre en établissements hors résidences-autonomies », précise Amélie Carrère.

Pour mieux adapter l’offre au besoin, elle préconise donc de définir le besoin d’accompagnement à l’échelle de chaque commune. Rappelons qu'aujourd'hui, l'offre dépend à la fois du schéma gérontologique du conseil départemental, du projet régional de santé établi par les agences régionales de santé et des politiques nationales.

Référence : synthèse du rapport IPP n° 45 L’accessibilité potentielle localisée à la prise en charge de la perte d’autonomie des personnes âgées : approche territoriale, Amélie Carrère, septembre 2023

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