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Trouver son lieu de vie

Orpea : les audits internes confirment les dysfonctionnements révélés par Les Fossoyeurs

Auteur Rédaction

Temps de lecture 4 min

Date de publication 02/05/2022

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Loin de se tasser, l’affaire Orpea continue de faire des vagues. Ces derniers jours, les premiers résultats de l’audit indépendant commandé par le groupe ont été rendus publics, tandis que le parquet de Nanterre a annoncé avoir ouvert une nouvelle enquête, démontrant la nécessité de faire la lumière sur le fonctionnement du groupe.

La parution des « bonnes feuilles » de l’enquête de Victor Castanet sur Orpea le 24 janvier a entraîné une série de réactions en chaîne, toujours en cours aujourd’hui (en passant par le débat de l'entre-deux-tours).

Les dirigeants du groupe dénonçaient alors la publication d’« éléments polémiques et agressifs montrent une volonté manifeste de nuire ». Mais destituaient le directeur général Yves le Masne, remplacé par Philippe Charrier devenu PDG ; et mandataient dès le 26 janvier les cabinets d’audit indépendants Grant Thornton et Alvarez & Marsal pour tirer au clair les allégations du livre.

Les premières conclusions de ces audits ont été rendus publiques le 26 avril.

Verdict : leurs constatations préliminaires confirment « l’existence de rabais, remises et ristournes consenties, y compris par des fournisseurs de produits financés sur fonds publics, des déclarations erronées des comptes d’emploi aux autorités de tutelle, la non-conformité dans la contractualisation de CDD et le recours à des intermédiaires y compris à un ancien préfet » décrites dans Les Fossoyeurs.

Des dysfonctionnements également relevés par les inspections menées à la demande de l’État, ce qui l’avait conduit à saisir la justice et demander le remboursement des financements publics irrégulièrement employés.

Une enquête a donc été ouverte suite au signalement du gouvernement, a indiqué le parquet de Nanterre jeudi dernier.

Elle porte sur les détournements de fonds publics, et s’ajoute à des investigations menées depuis février pour « faux et usage de faux et infraction à la législation sur le travail en recourant abusivement à des contrats à durée déterminée ». Elle porte également sur environ 70 plaintes émanant de familles, recueillies par l’avocate Sarah Saldmann, et déposées début avril.

Des investigations d’envergure donc, dans le but de faire enfin toute la lumière sur ce qui s’est passé au sein du groupe.

Le choix de la transparence

À l’opposé de cette opacité, néfaste pour les résidents/habitants, les professionnels, les familles, d’autres établissements font le choix de la transparence.

L'ouverture sur l'extérieur, le lieu de vie-lieux d'envies sont deux des principes du label Humanitude, 1er label de bientraitance.

L'Ehpad associatif labellisé La Neuville à Amiens organisait ce 26 avril un café des familles. Son succès a dépassé les espérances avec plus de 50 participants : familles, résidents et quelques professionnels, ravis de se retrouver "en vrai" dans la grande salle des fêtes après ces longs temps de confinement.

Chacun y est allé de ses doléances (sur la qualité des aliments, notamment le soir) mais aussi de ces questions sur l'Humanitude, son label, ses exigences, les techniques apprises par chaque professionnel pour accrocher les regards, réaliser des transferts sans force, favoriser la verticalité.

Les professionnels se sont pris au jeu des démonstrations et des explications sur l'importance de respecter la liberté d'aller et venir. "Aujourd'hui on n'entend plus les résidents nous dire "Ai-je le droit de sortir" mais "Je sors et rentre pour le goûter" souligne Guillaume Delalieu, le directeur.

Les familles ont aussi mieux compris les modes de financement des Ehpad : "J'ai visité une dizaine d'établissements et certifie que La Neuville mérite son label Humanitude et est de surcroît le moins cher" a conclu le fils d'une habitante de la maison.

Le café des familles s'est terminé autour d'un goûter et la dédicace des livres d'Annie de Vivie : J'aide mon parent à vieillir debout et Vieillir debout, ils relèvent le défi : le label Humanitude chez Chronique Sociale, avec le portrait de l'Ehpad La Neuville.

Retrouvez les photos du café des familles sur la page Facebook très active du service "Animation/Vie sociale" de l'Ehpad.

Artistes en résidence

A Nice, l'Ehpad associatif la Croix Rouge Russe, lui aussi labellisé Humanitude, qui a fait la Une de Nice matin récemment, l'idée a été d'accueillir des artistes en résidence. Il s'agit du groupe de musiciens Les petites ouvreuses que l'on peut voir répéter dans le jardin de l'Ehpad sur sa page Facebook.

L'énergie des artistes rayonne dans la maison, dont la vie, les habitants, les professionnels nourrissent en retour le travail des musiciens.

De son côté, la Résidence du Château au sein du réseau privé Omeris a ouvert ses portes à trois artistes reconnus de la région lyonnaise : Cendrine Genin, photographe, Ludovic Dusapin, artiste peintre, et Sébastien Bluriot, musicien.

Ils ont investi l'Ehpad pendant une année et réalisé un travail artistique collectif avec les résidents. "L’art est destiné à être partagé par le plus grand nombre, il est un reflet du monde par les yeux de l’artiste" explique Ludovic Dusapin. Le musicien Sébastien Bluriot a proposé aux résidents une initiation autour des percussions, de la guitare, des percussions corporelles, de la musique numérique et de la voix. Quant à la photographe Cendrine Genin, elle a souhaité que ses portraits rendent "visible l’invisible, notamment l’investissement émotionnel des résidents, des soignants et des familles."

L'exposition « Art en résidence » composée de photographies et de dessins, rend compte de ce travail réalisé par les artistes aux côtés et avec les résidents.

L'exposition se tient jusqu’au 31 mai à la Résidence du Château, 23 rue Jacques-Reynaud, 69800 Saint-Priest.
Elle est accessible au public sur inscription préalable (sur rendez-vous au 04 72 28 50 70).

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