Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

Trouver son lieu de vie

Seniors : l’habitat de demain, c’est maintenant

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 3 min

Date de publication 07/06/2021

0 commentaires

Cohabitation intergénérationnelle, habitat partagé, colocations, Ehpad du futur… les solutions de demain s’inventent aujourd’hui

Alors que la semaine nationale de la cohabitation intergénérationnelle solidaire s’ouvre ce lundi 7 juin, gros plan sur les solutions alternatives qui se développent un peu plus chaque jour.

Bernard, Nicole, Marie, Joël, Marie-Jeanne, Paul et Isabelle font partie des 10 000 Français qui font le choix, chaque année, de bâtir seuls leur maison. Mais à la différence des autres personnes interrogées par l’équipe d’Elise Lucet pour le reportage Ma maison faite "maison", diffusé jeudi dernier sur France 2, il ne s’agit pas de jeunes couples.

Dans le Var, les 7 retraités ont décidé en 2014 de construire eux-mêmes leur cinq maisons, véritables petit hameau au cœur d'une grande prairie.

L’idée, ne pas vivre seuls. Mais aussi vivre dans leur maison idéale à moindre coût.

D’autres préfèrent rester chez eux, et partager leur logement dans le cadre de la cohabitation intergénérationnelle solidaire.

Une formule avantageuse pour tous : les jeunes (de moins de 30 ans) bénéficient d’un logement à faible coût, les plus âgés d’une présence et de la satisfaction d’accomplir un geste solidaire. Et pour tous, une façon de rompre la solitude.

La cohabitation intergénérationnelle solidaire à l’honneur

Pour donner un coup de projecteur à cette formule, qui existe depuis 15 ans mais est aujourd’hui mieux encadrée, une cinquantaine d’événements auront lieu cette semaine dans toute la France.

Des rencontres, spectacles, conférences et autres webinaires organisés à l’initiative du réseau Cohabilis, qui fédère 36 associations en France métropolitaine et outre-mer spécialisées dans la cohabitation intergénérationnelle solidaire.

Autre option, l'accueil familial, option conviviale et abordable mais encore méconnue, ou l’habitat partagé, de petits logements où chacun dispose d’un espace privé, et peut profiter d’espaces communs. Là encore, une façon de vivre chez soi mais pas tout seul, et de mutualiser les coûts.

Enjeu territorial

L’association Habitats des possibles, qui œuvre pour l’habitat partagé en Gironde et en Nouvelle Aquitaine, a rassemblé le 1er juin à Lestiac sur Garonne les candidats aux élections régionale et départementale. Le but : les sensibiliser et les faire plancher sur le sujet.

« Il est impératif de diversifier leurs possibilités de choix : à compter de 2030, la Gironde et la Nouvelle Aquitaine, les plus de 60 ans représenteront 1/3 de la population », rappelle l’association.

Les candidats se sont mis d’accord sur une série de propositions visant à répondre à cet objectif.

propositions habitat partagé gironde nouvelle aquitane
Infographie Habitats des possibles

Pour les personnes moins autonomes aussi

Pour les moins autonomes, l’habitat partagé représente aussi une alternative à l’Ehpad.

L’entreprise sociale Bien communs, fondée par l’entreprise de l’économie sociale et solidaire Alenvi, le fonds Nov ESS et des investisseurs privés, ouvrira ainsi à l’automne une première maison partagée à L'Haÿ-les-Roses (94).

Elle est destinée à accueillir huit personnes avec des troubles cognitifs. « Nous proposons des lieux de vie accompagnée, en dehors du cadre des institutions médico-sociales. L'accompagnement est centré sur la personne et la préservation de son autonomie », précise l’entreprise.

Quant aux Ehpad, qui peinent aujourd’hui à faire le plein suite à la crise sanitaire, l’heure est à la transformation.

Ehpad de demain, Ehpad du futur… la métamorphose de ces établissements d’hébergement, entamée depuis quelques années pour faire face à l’arrivée des baby boomers dans le grand âge à partir de 2030, vient de faire l’objet d’un nouveau rapport, élaboré par le think tank Matières grises.

Il propose un « changement radical de modèle », notamment en transformant les résidents en véritables habitants-citoyens, qui pourront faire leurs propres choix, retrouver plus de libertés dans des lieux ouverts et ancrés dans leur territoire.

Des propositions qui seront peut-être entendues, alors qu’un projet de loi grand âge doit être présenté dans les semaines qui viennent…

Partager cet article