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Bien vieillir (prendre soin de soi)

Services civiques, comédiens et bénévoles pour rompre l'isolement

Auteur Guillaume Vonthron

Temps de lecture 4 min

Date de publication 01/03/2021

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Le 13 mars 2020 débutait le premier confinement. Près d’un an plus tard le virus circule toujours activement sur le territoire et en plus du couvre-feu national, les habitants du littoral niçois et de Dunkerque sont désormais confinés le week-end. Des mesures pour limiter la propagation du virus et de ses variants qui laissent planer la menace d’une aggravation de l’isolement, notamment chez les plus âgés.

Le virus gagne de nouveau du terrain” déclarait Jean Castex à l’occasion de la conférence du 25 février dernier.

Face à cette progression, le gouvernement a décidé d’imposer un confinement le week-end dans les zones les plus impactées.

Dans les Alpes-Maritimes et à Dunkerque, il faut donc être muni d’une attestation dûment remplie afin de pouvoir se déplacer le samedi et le dimanche en journée.

Outre ces deux zones, le Premier ministre a annoncé que 20 départements (Île-de-France, le Rhône, les Bouches-du-Rhône, une grande partie des Hauts-de-France, la Drôme, la Moselle, la Meurthe-et-Moselle ou encore l’Eure-et-Loir) étaient aussi dans une situation “très préoccupante” et des mesures renforcées pourraient être prise prochainement.

En fonction de la dégradation de la situation, ces départements pourront faire l’objet de mesures de confinements locaux dès le 6 mars prochain.

Des mesures qui ont montré leur efficacité pour faire reculer la propagation du virus, mais qui ont aussi de lourdes conséquences au niveau des liens sociaux.

L’isolement, l’autre menace de la crise

Si l’isolement des plus âgés est un problème depuis des années, celui-ci s’est largement accentué depuis le début de la crise.

Selon les Petits Frères des Pauvres, 700 000 personnes âgées n’auraient eu aucun contact avec leur entourage lors du premier confinement.

En ce sens le gouvernement a récemment annoncé la mise en place d’un comité stratégique de lutte contre l’isolement des personnes âgées.

Ce lieu de travail et d’échanges autour de la question de l’isolement des personnes ayant besoin d’un soutien à l’autonomie aura donc vocation à :

  • Encourager la citoyenneté, sensibiliser le grand public et lutter contre l’âgisme (10 000 jeunes supplémentaires engagés en service civique seront à ce titre affectés à des missions dans le secteur du grand âge dès cette année. Organisation également d’une journée internationale pour les personnes âgées afin de sensibiliser le grand public).
  • Prévenir et rompre l’isolement (construction d’un réseau d’acteurs variés pour mieux identifier les personnes vulnérables, promotion des initiatives permettant de favoriser les échanges intergénérationnels).
  • Renforcer une politique territoriale de proximité (plus de moyens d’action pour les élus locaux, intercommunalités, les départements et les associations).
  • Diffuser les initiatives fructueuses et les bonnes pratiques (réalisation d’un état des lieux des différents outils et dispositifs qui existent).

Le service civique à la rescousse

Sous l’impulsion de l’association Unis-Cité et en partenariat avec Malakoff Humanis et Monalisa, 10 000 missions de service civique vont être consacrées aux services auprès des seniors.

Ce “service civique solidarité seniors” sera axé sur la solidarité intergénérationnelle pour lutter contre la solitude et devra permettre à 45 000 personnes âgées de bénéficier de l’accompagnement des jeunes en service civique dès le 1er semestre 2021.

Un clown pour rompre l’isolement

En attendant les travaux de ce comité, des initiatives voient le jour un peu partout en France pour tenter de rompre la solitude des plus âgés.

Ainsi, dans le Jura, la comédienne Léa Ostermann propose des représentations théâtrales par téléphone aux personnes âgées isolées.

Avant la crise la clown allait à la rencontre des personnes isolées pour apporter un peu de joie et de sourire aux personnes âgées dans leur domicile.

Depuis quelques mois, l’artiste s’est adaptée à la situation sanitaire et continue son combat contre l’isolement par téléphone.

Avant chaque appel, Léa Ostermann prend le soin de se renseigner sur le vécu de la personne et utilise leur histoire dans sa performance artistique.

Un bus pour recréer des liens sociaux

Déjà présent dans l’Eure depuis trois ans, le Fraternibus circule aussi depuis décembre sur les routes de la Dordogne afin d’aller à la rencontre des plus isolés.

A l’initiative du Secours catholique, ce bus aménagé en café se rend dans les petits villages du département afin d’écouter, d’échanger et de conseiller les habitants les plus isolés.

Une initiative salutaire en cette période de distance sociale forcée, pour recréer du lien social avec des personnes qui ont de moins en moins de contact avec leur entourage.

La poésie pour combattre la solitude

A Cherbourg au printemps dernier, des collégiens et écoliers avaient enregistrés des poèmes pour des personnes âgées habitant en maisons de retraite.

Depuis, certains résidents en Ehpad se sont à leur tout prêté au jeu et ont mis leur voix sur des textes de Baudelaire, Hugo ou encore de la Fontaine.

Des échanges intergénérationnels qui se poursuivent et prennent de l'ampleur aussi bien dans les maisons de retraite que dans les écoles, puisqu'une quarantaine de poèmes ont déjà été enregistrés depuis janvier.

Ecouter les poèmes récités par les élèves du collège des Provinces, de l’école élémentaire Baquesne et de l’école maternelle des Tournesols

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