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Alimentation

Nutrition : juste poids & équilibre alimentaire

Temps de lecture 3 min

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Eclairage de la diététicienne Caroline Rio

Alors que j’animais des ateliers sur le thème Bien manger à l’âge de la retraite lors d’un salon senior, à Paris, j’interrogeais le public sur le sens qu’il donnait au « bien manger ». Les réponses ont tourné autour des messages médiatiques « bien manger rime avec : éviter de manger trop sucré, trop salé, trop gras ».

Pour certains, bien manger signifie « manger de tout un peu, sans excès », pour d’autres « c’est changer ses habitudes », persuadés que leur façon de manger au quotidien depuis des décennies n’était pas exemplaire.

Très peu de participants ont évoqué le plaisir de manger des plats familiers et savoureux. La plupart m’a interpellée sur une question cruciale : la peur de trop manger et de grossir, ou de ne pas réussir à maigrir.

Or, pour rester en bonne santé et vieillir dans de bonnes conditions, il est fondamental de ne pas se priver à table.

En effet, comme Monique Ferry, médecin gériatre et nutritionniste le rappelle « après 70 ans, les modifications physiologiques amènent les individus à être plus sensibles à la dénutrition qu’à la surnutrition ».

Juste poids et équilibre alimentaire

Plutôt que de surveiller son poids de façon obsessionnelle, il est préférable d’envisager notre façon de manger sous l’angle de l’équilibre alimentaire, c’est-à-dire de repas qui apportent la quantité d’énergie nécessaire tout en fournissant la qualité de nutriments (protéines, lipides, glucides) et de micro-nutriments (vitamines et minéraux).

C’est la variété dans le choix des aliments, le respect des saisons et l’alternance de préparations crues et cuites qui garantissent des apports nutritionnels adéquats.

Si les portions alimentaires sont réduites, l’apport énergétique diminue proportionnellement. Il devient alors difficile de satisfaire les besoins, notamment en micronutriments et d’écarter le risque de carences d’apport.

« Poids santé » synonyme de « poids beauté » ?

L’objectif est de garder un poids stable au fil des années. Il vaut mieux surveiller son poids en tant qu’indicateur de santé plutôt qu’en tant que critère de beauté.

La norme médicale tient compte des ressources de l’organisme constituées par les réserves en masse grasse et en masse maigre - masse musculaire essentiellement -, tandis que la notion esthétique, fonction des normes socio-culturelles, valorise un corps galbé, tonique et sans graisses.

Le « poids santé » serait donc celui qui nous permet de puiser dans les réserves en préservant tant que possible la masse maigre –en cas de besoin : baisse de l’appétit, maladie…

Au fil de l’existence, les réserves évoluent : la masse musculaire diminue tandis que la masse grasse tend à augmenter. Au grand dam de notre quête d’éternelle jeunesse, la silhouette de fait en subit les changements. Faut-il pour autant se contraindre à des restrictions alimentaires pour avoir la satisfaction continuer à porter le même type de vêtements ?

Se peser régulièrement - mais pas quotidiennement - est un bon réflexe. Avec l’âge, quelque soit le poids habituel, toute perte de poids doit être prise au sérieux et élucidée - difficultés buccodentaires, épisode infectieux, solitude plus difficile à supporter…- ou tout au moins signalée au médecin.

Pas de régime autoprescrit

Chercher à tout prix à garder une silhouette élancée peut donc s’avérer néfaste puisque l’amaigrissement accentue la fonte musculaire et expose à « l’effet yoyo » des régimes amaigrissants.

Plutôt que de restreindre l’alimentation, mieux vaut s’aménager une vie active au quotidien, en pratiquant l’activité physique à son rythme mais très régulièrement.

Quant aux régimes suivis depuis des années : il est important de vérifier auprès du médecin qu’ils sont toujours indiqués. Comme les traitements médicamenteux, les régimes doivent être adaptés et réévalués.

Les points à retenir

  1. Le poids est un indicateur de santé, toute variation doit être prise en compte. D’où la nécessité de se peser régulièrement.
  2. L’amaigrissement est fortement déconseillé car il accentue la fonte musculaire physiologique induite par le processus de vieillissement.
  3. L’apport en vitamines et minéraux est proportionnellement lié à l’apport énergétique de notre alimentation.
  4. L’activité physique permet de maintenir un poids stable et d’entretenir les muscles et la tonicité du corps.
  5. Le meilleur des régimes est celui qui maintient l’envie de passer à table et de manger de tout avec appétit.
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