Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

Bien vieillir (prendre soin de soi)

Prévention : savoir reconnaître la dénutrition

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 20/08/2018

0 commentaires

Vigilance bienveillante

Comment imaginer un risque de dénutrition chez une personne âgée, dans nos contrées où la gastronomie est au patrimoine national ? Et pourtant, 270 000 personnes âgées vivant en Ehpad, et 400 000 personnes restées à domicile sont concernées, indique le Collectif de lutte contre la dénutrition. Dont 25 % des plus de 75 ans qui vivent seuls.

Dénutrition : la faute à quoi ?


Dénutrition senior cuisine

Les causes sont multiples : problèmes de santé (pathologies, dépression, médicaments, hygiène bucco-dentaire, problème de déglutition, perte de repères, régimes, perte de l'odorat, de l'audition, de la vue pour se préparer les repas...) mais aussi problèmes logistiques et d'organisation de l'alimentation tant à domicile qu'en établissement d'accueil (approvisionnements/courses, qualité des repas, équipement de la cuisine, service à table, solitude...).

Le risque est la "spirale infernale de la dénutrition" comme l'appelle la gériatre nutritionniste Dr Monique Ferry(*) : anorexie, fatigue > amaigrissement > déficits immunitaires > infections respiratoires > troubles psychiques > infections urinaires > chutes > escarres > état grabataire.

Comment la repérer ?

Première chose à faire : être vigilant, la repérer, alors que l'on a tendance à la passer sous silence.

On va parler des repas, de ce que la personne mange le matin, le midi, le soir. Comment fait-elle ses courses, a-t-elle besoin d'aides ?

"In frigo veritas" : ce programme suisse montrait qu'un simple coup d'œil dans le réfrigérateur permet de voir comment on s'alimente (stockage de produits frais ou périmés, consommation d'alcool...).

On va surveiller le poids, disons une fois par mois. Si une chute s'installe (5 % en un mois, 10 % en six mois), il faut alerter le médecin qui va investiguer plus avant :

- surveillance de l'IMC, Indice de masse corporelle : le poids divisé par la taille au carré. Quand il descend en dessous de 21 : on s'inquiète.
- suivi du test MNA : Mini Nutritional Assesment,
- suivi de l'albuminémie (prise de sang).
- suivi des pathologies, des traitements médicamenteux mais aussi suivi des repas et de l'activité physique quotidienne qui favorise l'appétit.

Comment remédier à la dénutrition ?

En aidant à bien manger chaque jour (plusieurs fois par jour), en se faisant plaisir.

On va réfléchir ensemble (avec l'aide du médecin) à l'organisation des courses, à la préparation des bons petits plat, en fonction des saisons. Il faudra adapter la nourriture et les repas aux situations (en cas de fortes chaleurs cet été).

Parfois il vaudra mieux se faire livrer tout ou partie des repas (portage de repas de la ville, des traiteurs et entreprises locales), changer la texture des plats, imaginer le "manger-main", voire enrichir les plats (crèmes, beurre, fromages), faire appel à des compléments alimentaires (hyperprotéinés)...

Le médecin pourra orienter vers un diététicien ou nutritionniste.

"L'alimentation est notre première médecine" disait Hippocrate. Aussi les caisses de retraite, les centres de prévention, les clic, les collectivités locales proposent-ils des ateliers pour une alimentation équilibrée, quels que soient les revenus (voir les ateliers collectifs du programme national "Pour Bien Vieillir").

Bien sûr, ce qu'il y a dans l'assiette importe, mais réfléchissez aussi à l'environnement des repas : la table, les couverts, les bruits, l'ambiance, l'installation...
Manger seul n'aide pas : l'idéal est de prendre ses repas à plusieurs. On est soutenu (par mimétisme parfois) par le voisin de table et pourquoi pas l'aide à domicile, des amis, des bénévoles, des étudiants, des voisins (voir l'initiative "Paupiette").

On peut aussi aller au restaurant. Comme ceux qui s'organisent pour accueillir des personnes très désorientées ("Sans fourchette") ou les restaurants des résidences pour personnes âgées toutes proches (voir l'annuaire d'agevillage). Certaines "cantines" scolaires ouvrent aussi leurs portes aux générations plus âgées. On s'y restaure le corps et l'esprit !

(*) co-auteure de Nutrition de la personne âgée chez Masson, Pas de retraite pour la fourchette - Pour le manger main

Partager cet article