Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

Bien vieillir (prendre soin de soi)

Le scandale "Mediator" relance la question de la politique du soin : politique de santé publique ou politique industrielle ?

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 20/12/2010

0 commentaires

Le système d’évaluation et de contrôle du médicament confronté à une grave crise

En attendant les rapport de l'IGAS et des missions d'information du Sénat et de l'Assemblée nationale sur les conditions de délivrance et de suivi des autorisations de mise sur le marché des médicaments, l'association "Formindep" et différents média (L'Express, Le Canard enchaîné, Le Figaro), crient au scandale. ou tout au moins révèlent l'ampleur de la question.

L'Association "Formindep" explore les défaillances du système de santé
et de la chaîne du soin dans un document très référencé, qui décortique l'ensemble des défaillances.

L'hebdomadaire "L'Express" vient de consacrer consacre un dossier "Faut-il avoir peur des médicaments ?" Comment ce scandale sanitaire a été rendu possible, et comment, sans initiative citoyenne, la porte reste ouverte aux futurs Mediator. Il publie une liste de "10 médicaments à retirer du marché", réalisée à partir des investigations de la revue Prescrire et avec l'aide du Pr Giroud, de l'Académie de médecine, estimant les "risques encourus trop importants". On y trouve notamment le Di-Antalvic, le Vastarel, le Ketek, ou encore le Zyban, indiqué pour le sevrage tabagique.

Le Canard enchaîné, dans un article "Les mauvais coûts du Mediator" révèle que les courriers envoyés aux patients qui ont pris ce médicament, la visite auprès du médecin généraliste et l'échographie de contrôle pourraient coûter 11millions d'euros.

Dans son édition du 18 décembre Le Figaro évoque les résultats d'une seconde étude plus étendue dans le temps que la première demandée par l'Afssaps à l'Inserm qui révèle que le nombre de morts attribuables au Mediator s'établissait entre 1000 et 2 000. Le 16 novembre, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé rendait public le chiffre de 500 décès a minima de la première étude, sans évoquer les chiffres de la seconde.

Ce même journal révéle un document de l'Assurance maladie alertant dès 1998 des dangers du Mediator. Dans cette lettre que Le Figaro s'est procurée et qui a été adressée le 21 septembre 1998 au directeur général de l'Agence du médicament, à l'époque Jean-René Brunetiere, les professeurs Hubert Allemand, médecin conseil de la CNAMTS, Claudine Blum-Boisgard (CANAM), Patrick Choutet (Mutuelle Sociale Agricole) ont fait part de leur inquiétude. Ils écrivaient notamment : "Il nous apparaîtrait opportun de procéder à une réévaluation de l'utilité du Mediator dans la stratégie thérapeutique de la maladie diabétique et dans celle des hyperlipidémies".

Cette alerte, clairement formulée par des professeurs de renom n'a été suivie d'aucun effet, d'aucune mesure à l'Agence du Médicament.

Partager cet article