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Connaître vos droits

Crèches/grand âge : choc des maltraitances aux âges extrêmes de la vie

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 2 min

Date de publication 17/04/2023

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Le ministre Jean-Christophe Combe a diligenté l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) suite au décès, il y a presque un an, d'une petite fille de 11 mois maltraitée par une professionnelle qui ne supportait plus ses pleurs.

16 000 crèches (publiques, micro-crèches, haltes garderies) accueillent 421 000 bébés et enfants de moins de 3 ans selon la Drees.

L'enquête de l'Igas a mis en lumière une « qualité d’accueil particulièrement hétérogène » entre des crèches « de grande qualité, portées par une réflexion pédagogique approfondie » et des « établissements de qualité très dégradée ».

Les inspecteurs font le parallèle avec les scandales en Ehpad : « Les faits remontés sont identiques à ceux que l’on constate dans tout accueil de personnes vulnérables et dépendantes : négligence du fait de contraintes de l’organisation qui priment les besoins de la personne accueillie, non-respect des rythmes individuels, dévalorisation, humiliation, forçage, violence verbale et physique… ».

Forcer à manger ou priver de repas, attacher, ne pas changer la protection... jusqu'à ne « pas donner à boire comme ça, on change moins les couches »... les témoignages de l'enquête sont édifiants, aggravés par la pénurie de personnels.

Parmi les pistes, l'Igas propose de renforcer les compétences, les formations des personnels avec une carte professionnelle "petite enfance" (en écho à la carte professionnelle de l'aide à domicile prônée par le projet de loi Bien vieillir en débat à l'Assemblée nationale).

Les inspecteurs recommandent de renforcer les contrôles, l'évaluation des structures et de centrer leur financement sur leur qualité pour sortir d'une logique de remplissage à une logique d'accompagnement avec des temps de réflexion et de concertation des équipes, d'analyse de la pratique, de supervision, de soutien à la parentalité, pour penser la question de la maltraitance dans les établissements et renforcer la prévention des risques… On retrouve ici les mêmes attentes que les professionnels du grand âge, rémunérés en fonction des besoins en soin requis des personnes âgées et non sur des politiques de prévention, d'accompagnement au risque d'une prime à la grabatisation.

L'Igas recommande de structurer le pilotage du secteur au niveau local et national en écho, concernant le vieillissement, aux recommandations du CESE et de la Fondation de l'Académie de médecine vers des programmes de prévention (nationaux) et des services territoriaux de l'autonomie, identifiés, guichets uniques.

On le voit, tout dépend de l'image des droits que la société attribue à ces personnes vulnérables. Quel que soit son âge, les questions restent les mêmes : comment baisser le taux de non-recours aux aides auxquelles elles ont droit par défaut d'information ? Comment bien informer les citoyens dans des villes amies des aînés ? Comment aider et travailler ?

Pour toucher nos sensibilités, alerter, secouer nos impensés, les artistes n'y vont pas de main morte entre pièces de théâtre, ateliers d'écriture et concours de poésie cette semaine. Découvrez aussi ces albums et BD à partir de 4 ans qui abordent le deuil, les troubles de la mémoire, l'isolement.

Comme si les âges s'éclairaient, se soutenaient, se répondaient les uns les autres.

Et si le choc des maltraitances aux âges extrêmes de la vie nous faisaient repenser l'aide à l'autonomie ? Vers une société pour tous les âges ?

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