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Bien vieillir (prendre soin de soi)

L’Humanitude face à la crise covid : une étude soutenue par la CNSA montre les bienfaits de la démarche

Auteur Guillaume Vonthron

Temps de lecture 5 min

Date de publication 07/06/2021

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Le label Humanitude : pour vivre et vieillir debout malgré la crise sanitaire

Alors que les Ehpad se dirigent depuis quelques semaines vers une sortie de crise, une étude vient d’être publiée pour montrer comment deux établissements labellisés Humanitude se sont adaptés à cette période de restrictions de libertés pour continuer à améliorer l’accompagnement des habitants. Focus sur ce retour d’expérience, réalisé après la deuxième vague, avec le soutien de Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA).

Comment tirer les enseignements de la crise ? C’est dans cette optique de transmission de bonnes pratiques que cette étude a été menée par Asshumevie (l'association qui a créé et délivre le label) avec le cabinet d'études Médialis, auprès de l’Ehpad Le Sequoia à Illzach et du foyer d'accueil médicalisé (FAM) du centre Hélène Borel à Raimbeaucourt, tous deux labellisés Humanitude.

L'association a présenté ce 1er label de bientraitance et la Méthodologie de soin Gineste-Marescotti® dite Humanitude®lors d'une conférence de presse ce 7 juin.

L'Humanitude a pour objectif de prendre soin des humains en situation de vulnérabilité dans le respect de leurs particularités.

Elle repose sur une philosophie de soin et de plus de 150 techniques développées autour des 5 principes de l'Humanitude. Le label Humanitude atteste du respect de ces principes par le suivi annuel de centaines de critères qui objectivent ces principes :

  • Zéro soin de force sans abandon de soin : les soins ne se font que lorsqu’ils sont acceptés par la personne. Ils sont totalement dans la douceur, par des techniques d'entrée en relation et de maintien des liens, malgré les masques. Les gestes barrières ont été annoncé, décryptés, accompagnés en outils Faciles à lire et à comprendre (Falc).
  • Vivre et mourir debout : afin d’éviter la grabatisation mais aussi pour maintenir cette identité de l’Humain qu'est la verticalité, les équipes formées se sont organisées pour proposer 20 minutes de verticalisation par 24 heures, même dans ce contexte de crise sanitaire.
  • Respect de l’intimité et de la singularité : quel que soit son lieu de vie, momentané ou définitif, la personne est chez elle. Les outils permettent de respecter son intimité, ses choix, ses rythmes, sa sexualité, sa citoyenneté, sa liberté. Face aux risques d'isolement, les professionnels de ces établissements labellisés ont démultiplié les "actes gratuits" Humanitude : les regards, les paroles, les rencontres tout au long des journées.
  • Ouverture sur l’extérieur : les établissements ont ajusté et personnalisé leurs règles pour favoriser autant que possible l'ouverture des portes aux familles mais aussi la possibilité de sortir librement de la maison. Les outils numériques ont soutenu les liens familiaux et ont permis de communiquer sur la vie dans les maisons.
  • Lieu de vie – lieu d’envies : malgré la crise, les équipes ont déployé des trésors d'énergies pour rester des lieux où chacun vivra dans le plaisir et selon ses désirs, son Projet d’Accompagnement Personnalisé (PAP). Des repas sur le pas des portes des logements aux activités dans les couloirs... les initiatives ont fleuri pour maintenir la dynamique sociale malgré la crise.
Humanitude

L’humanité, on la ressent !”

Ce retour d’expérience montre comment ces deux établissements se sont adaptés pour respecter les règlementations sanitaires sans jamais renoncer à appliquer les principes de l’Humanitude.

Ce qui m’a le plus marqué, ce sont les sourires. Aussi bien chez les habitants que chez les soignants. On sentait un bien être au travail. L’humanité, on la ressent !” témoigne le député LR de la 4e circonscription du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger, qui est venu visiter, il y a quelques semaines, la maison de retraite Le Sequoia à Illzach (68).

Ces sourires sont le fruit de nombreuses adaptations qui ont été mises en place au plus fort de la crise, dans une région qui a été particulièrement touchée par la pandémie.

Nous avons mené une réflexion avec, les équipes, les familles, les résidents pour toute nouvelle règlementation” précise l’équipe du Foyer d'accueil médicalisé du centre Hélène Borel à Raimbeaucourt (59).

Ainsi dans ces établissements, ont initié un comité consultatif permettant d’élaborer ensemble, des stratégies adaptatives et favorisant la tolérance des restrictions en vigueur par les habitants.

S’adapter pour continuer à préserver les liens sociaux, la qualité de vie et la dignité de chacun en compensant systématiquement les restrictions.

Lorsque des confinements en chambre ont dû être prescrits, après une évaluation pluridisciplinaire du rapport bénéfices/​risques, ils ont été compensés par des mesures individuelles, comme des promenades très encadrées dans le parc par exemple.

Préserver la santé et la dignité

Un lieu de vie doit avant tout répondre à toutes les envies” poursuit Hélène Trnavac, directrice du Séquoia dans lequel das ateliers de danse, de peinture ou de mise en scène cinématographique ont rythmé le quotidien des habitants.

Des activités qui n’ont pas seulement été pensées pour le bien être des habitants de la maison de retraite et qui ont eu aussi vocation à luter contre la sédentarité.

La verticalisation quotidienne, au moins pendant 20 minutes, de chacun des habitants constitue un principe fondamental de la démarche Humanitude et en ce sens, les établissements ont fait en sorte que chaque activité se transforme en outil pour la verticalité, à l’image de ces clips vidéos réalisés au sein de l’Ehpad Le Sequoia pendant le confinement (les remake des "Bronzés font du ski" par exemple).

Vous nous faites rêver, car cette ouverture n'est pas le cas partout.
Comment déployer ce label Humanitude ?

Les associations de familles (Ehpad Collectif Familles 42, la Fnapaef) aimeraient que ce label de bientraitance se déploie.
Ils espèrent que les députés présents à cette conférence de presse (Mme Dubié, M.Schellenberger) sauront défendre cette démarche dans le projet de Loi Grand Age tant attendu.

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