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Connaître vos droits

Solidarité : pour un New Deal Autonomie

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 3 min

Date de publication 25/05/2021

1 commentaires

Hier c'était la "journée de solidarité" qui génère quasi 3 milliards d’euros vers la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), dont le budget s'élève à près de 30 milliards pour financer les aides à l'autonomie (l'APA, la PCH), les soins aux domiciles, en établissements (Ehpad), les investissements destinés aux personnes en situation de vulnérabilité par l'âge, la/les maladie(s), les handicaps...

Or on le sait les besoins vont aller croissants avec le papy boom à horizon 2030
, quand les personnes nées à partir de 1945 vont atteindre l'âge de 85 ans et plus.

Cette révolution de la longévité ne rime pas avec catastrophe, déclin, sinistrose. Voyez l'énergie de vivre, de rester en lien, citoyen, jusqu'au bout, tel un message de vie pour les générations, que nous montrent Robert Marchand (le collectionneur de records de courses cyclistes sur piste jusqu'à ses 109 ans), ces très vieilles dames qui se mettent au foot, qui enseignent le yoga, qui partent en road trip alors qu'elles sont centenaires... Tous témoignent d'une immense gratitude pour cette vie si longue. A lire aussi cette semaine ce superbe journal posthume d'un habitant heureux en Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes)

Cette transition démographique à 4 voire 5 générations côte à côte n'invite pas à tomber dans l'angélisme non plus
. Car vieillir n'est pas toujours un chemin facile, même si vieillir c'est vivre, debout jusqu'au bout. Notre pays ne regarde pas encore en face cette révolution démographique. Quand on sait que la moitié des proches aidants dépensent plus de 120 euros chaque mois pour soutenir un proche. Quand en 2020, 1 heure d'aide à domicile sur 5 n'a pas été pourvue, faute de personnels...

Il y a urgence à agir.

D'autant que ces métiers sont incroyables, humainement puissants, porteurs de sens car "mourir avec un sourire doux, c’est merveilleux" témoigne ​Monsieur Schustermann, habitant d’un Ehpad à la toute fin de la conférence Casip-Cojasor en novembre dernier. Ces "métiers du lien" sont une des pistes de sortie de crise, des métiers au haut niveau de professionnalisme requis. Voir cette semaine l’intérêt de faire appel à une médiation professionnelle pour tous (les seniors, les proches aidants) en cas de difficultés intra-familiale par exemple. Voir aussi ces cinq questions pour rendre une conversation constructive... malgré tout.

La professionnalisation de la l'aide à l'autonomie est maintenant sanctuarisée dans une 5eme branche "Autonomie" de protection sociale qui a été votée pendant la crise sanitaire. Elle demande à être structurée, financée.

Avec quelles recettes associées pour financer la dizaine de milliards d'euros supplémentaires chaque année ?

Voilà un sujet hautement sensible, citoyen, un défi politique. Un sujet à mettre sur la table avec une logique soit comptable compte à compte, en silos (soins/santé/habitat/citoyenneté/culture/territoires), en épluchant les revenus, les patrimoines... Soit avec une vision à 360°, en regardant tous les volets des crédits mobilisés y compris les coûts de la non-prévention (pour rappel : les chutes provoquent plus de 12 000 décès par an chez les plus âgés), les coûts de la non-qualité qui provoquent des recours inappropriés aux médicaments, aux urgences, des arrêts des professionnels du grand âge...

Et si l'on regardait ce New Deal Autonomie non pas comme une "dépense" mais comme un "investissement"
qui permettrait de valoriser des formes habitats adaptés, labellisés, rassurants, des solutions et des services professionnels, de plus en plus connectés et donc des emplois ancrés sur les territoires, labellisés "Amis des Aînés".

Un New Deal Autonomie pour avoir moins peur de ce vieillissement qui deviendrait possible, debout, bien entouré, jusqu'au bout.

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MORLAIS CHRISTIANE

La Sécurité Sociale a été créée pour faire face aux aléas de la vie , de la naissance à la mort ; la perte d'autonomie correspond à sa branche "assurance maladie" et doit y être intégrée; elle doit être financée par les cotisations sociales;
Pourquoi créer des caisses autonomes dont les financements sont assurés majoritairement par les retraités alors que la solidarité nationale et intergénérationnelle est concernée; D'autre part un certains nombre de millions de ces caisses est reversé annuellement au budget de l'état!....et ne servent en rien à la perte d'autonomie . Ce sont des détournements d'argent public.